BelgoLudique XXV
Ça y est !
J'ai participé aux légendaires Belgoludiques ! En l'occurrence, les 23èmes du nom.
A ma grande surprise, je n'étais pas le seul newbie, nous étions plusieurs nouveaux. Bizutage, me direz-vous ? Que nenni ! Chaleureusement conviés à toute table, que ce soit de jeu ou de repas.
A propos de repas, c'était carrément les pieds sous la table, rien à faire, pas de corvée de pluches ni même de petite main de cuisine. Royal !
De fait, l'ambiance générale était conviviale, très cordiale voire amicale (les amis des amis devenant des amis). Il y avait plusieurs professionnels, du coup j'ai même testé deux prototypes (quoique ce ne soit pas trop mon goût - la dernière fois avant cela c'était un test de prototype de Race for the Galaxy, rien que les pictos sans aucune illustration, vraiment, je n'en redemande pas).
Et donc j'ai joué. Beaucoup. Du matin au soir. Pas trop durant la nuit car, probablement en raison de la durée du séjour, les joueurs ne restaient pas tellement aux tables à des heures très avancées : mieux vaut être en bonne forme le lendemain pour mieux profiter de la prochaine journée de jeux.
J'ai joué à toutes sortes de jeu. De la roulette russe (en jeu de cartes, rassurez-vous) à l'interrogation sur les dates de naissance, de mort, et de durée de vie de personnages célèbres, en passant par des jeux du style eurogames comme Tiletum.
J'ai pu découvrir le dernier jeu de Uwe Rosenberg (je suis fan de cet auteur). Parmi les trucs, disons bizarres, j'ai joué à Cat in the Box (j'ai bien compris l'idée du titre, par contre, je n'ai pas trop compris l'essence du jeu - je n'ai gagné aucune partie). J'ai adoré jouer à Mind MGMT (une sorte de Scotland Yard déviant). J'ai aussi joué à Oak, un jeu de druides - normal pour un breton (et le père de mon meilleur ami est lui-même druide).
C'est un joueur allemand, parfaitement francophone, qui m'a ramené à Aix-la-Chapelle (prélude à un long retour vers Rennes), et, en route, il m'a confié comment les Allemands caractérisaient cette région : "le renard dit bonjour au lapin".
Naturellement, j'espère pouvoir remettre ça pour les prochaines Belgoludiques, 24èmes du nom, en Mai 2023.
Philippe Besnard (2022)
Un monde à part
Table 1 : Le Gouverneur de la colonie de Puerto Rico se fait Capitaine de Vaisseau, embarque trois tonneaux de maïs, et s'exclame, triomphant : 'voilà, les amis, vous pouvez jeter votre sucre à la mer'. Le chef des contremaîtres se récrie : 'Mais pas du tout. Tu n'as pas vu que j'ai construit un entrepôt ?'
Table 2 : Un âpre marchandage est en cours : 'Je te donne une pierre bleue et deux vertes, et tu me laisses le certificat d'authenticité, d'accord ?'
Table 3 : En un anachronisme délirant, Jules César se jette sur les troupes d'Hammourabi. Tranquille dans son coin, Hannibal rend neuf cartes d'impôts et construit à Cyrène le Temple d'Artémis. Plus qu'une construction et la victoire lui est acquise !
Table 4 : Calamity Jane balance l'assistant du shérif en prison, et lui tire dessus entre les barreaux pour faire bonne mesure. 'Je ne suis pas encore mort, il me restait une bière en réserve'
Il est 6 heures du matin... quelqu'un lance 'On cherche un 5e Hobbit'.
Un asile d'aliénés ? Pas du tout : une ferme au fin fond de la Hesbaye, où 50 joueurs acharnés sont réunis pour 4 jours de jeu non-stop. Dormir ? Pas le temps. Manger ? Eventuellement, en vitesse entre deux manches. Il y a tout ce qu'il faut sur la desserte. Les organisateurs ont poussé la logique monomaniaque jusqu'à choisir un endroit où les téléphones portables ne peuvent pas être atteints (NDLR: j'vous jure qu'on n'a pas fait exprès, m'sieur). Par contre, pour ce qui est d'être atteint...
On a beaucoup glosé sur le jeu-activité sociale, le jeu-catharsis (pour les béotiens : défoulement), le jeu-compétition. Mais sa dimension la plus forte est de créer un univers clos, un univers où seules valent les règles imaginées par un esprit plus ou moins tordu (euh, en vérité, plutôt plus). Dans le jeu de Bang, boire une bière permet de reprendre un point de vie. Pas besoin de réalisme. Donc, j'applique, et je joue une carte bière pour me sauver.
Parfois, le jeu échappe à son auteur. Le meilleur usage des galères, c'est de descendre des montagnes. Voilà qui n'était pas prévu. Pas réaliste ? On s'en balance, mon bon Monsieur ! Torturez l'histoire, la géographie, les lois de la matière, voire la morale. C'est là qu'est le plaisir. A une table de jeu, vous entrez dans un microcosme. Complètement. Comme dans un roman, avec cette différence que vous faites partie du monde du roman, que vous le construisez même. Et vous changez de roman à volonté. Sur une même journée (longue, comme dit auparavant), je peux être successivement Australopithèque, diamantaire, Jedi, Duc de Bavière, loup-garou, tricératops. But : essaimer sur la planète, créer la plus belle collection, buter la Garde Rouge, administrer le Saint Empire, mordre les villageois dans leur sommeil, résister aux changements climatiques. Ou tout simplement j'essaierai de faire tenir le plus de pièces possibles dans la roue du hamster.
Et le monde extérieur n'existe plus. Oubliés les étudiants anxieux, l'agent du fisc, le voisin grincheux. On en viendrait presque à souhaiter qu'il drache, pour que personne n'ait envie de sortir. Il n'y a plus qu'une réalité : celle de ce foutu palais que je ne parviens pas à construire. Voilà trois fois d'affilée qu'on m'assassine !
Le réveil sera brutal, certes. Mais quand on demandera à l'un des participants 'Alors, c'était bien ?', son regard s'illuminera, comme celui d'un gamin gourmand qui a passé l'après-midi dans une grande pâtisserie et dont le seul regret est de n'avoir pas pu goûter à tout...
Alain Gottcheiner (2003)
Les initiés auront reconnu, par ordre d'entrée en scène : Puerto Rico; Edel, Stein und Reich; Mare Nostrum; Bang; le Seigneur des Anneaux; Vinci; Aventure de l'Homme; Epic Duels; Wallenstein; les Loups-Garous de Tiercelieux; Evo; La roue du hamster; Citadelles.
Il était une fois...
En 1999, lors des rencontres ludopathiques du sieur Faidutti (auxquelles je ne pus malheureusement pas assister cette année-là), Philippe K. est mis en contact avec Boulou à l'initiative de Bruno F. pour un covoiturage entre compatriotes.
Boulou et Philippe K. sympathisent. Philippe vient même passer une journée à Lîdje pour nous faire essayer Conquest (qui deviendra plus tard Vinci) et Evolution (qui se transforma aussi en Evo). Rapidement l'idée d'organiser un WE du style rencontres ludopathiques mais en Belgique, germe dans les têtes rêveuses de Lîdjeux et du Brusseler-créateur !
L'équipe de base réunit: Philippe K., Boulou, FredhoT, Tonio, Steph, Dets, JLp, eFPé et Solange. Après l'une ou l'autre petite réunion, JLp et moi-même allons en repérage site et on visite le gîte de Logne. On est d'accord pour tenter le coup, même si les salles paraissent un peu petites. On organise également un pré-WE pour repérer les lieux 'de l'intérieur', discuter de l'organisation... et accessoirement jouer avec des potes de passage.
Donc le 1er WE Belgoludique a lieu le 25/02/2000. Beau succès, on est 'sold-out' (52 participants ou qqch comme ça). Cependant l'organisation n'a pas été optimale et je ressens un peu trop l'impression d'avoir trop voulu prendre sur moi le WE (impression?). Après le débriefing, je décide donc de me retirer de l'organisation. Solange continue.
Je participe néanmoins au 2ème WE et le trouve vraiment très chouette, et je le vis beaucoup mieux du fait que je n'ai pas de responsabilité! Bon ceci dit, si personne ne fait rien, rien ne s'organisera, donc je reprends du service cette année.
FredhoT (2002)
